J’ai éclos trop tôt dans ce monde. Grande prématurée, avec des difficultés pour respirer. Enfant et adulte, j’ai toujours voulu aller vite. Dans cette course, l’apnée m’a accompagnée.

À 25 ans, la vie m’a forcée à m’arrêter : la découverte de ma maladie auto-immune et l’opération de ma thyroïde en 2017 a été une épreuve mais aussi une porte : celle qui m’a ouverte à de nouvelles ressources pour me relever, me renforcer et m’émerveiller à nouveau.

Le yoga est devenu mon ancrage et ma respiration : dans l’immobilité du yin comme dans l’élan des yoga yang (jivamukti, ashtanga, vinyasa), cette pratique m’a appris à habiter le moment présent et accepter mes limites.

Aujourd’hui encore, c’est apprendre à respirer et ralentir qui est au cœur de mon chemin. Plus qu’une compréhension, c’est une expérience du vivant que je recherche. Ma quête continue : je me forme à la Gestalt thérapie, je songe à l’hypnose, fascinée par le pouvoir du cerveau et par les états de conscience modifiés. La danse libre, la voix et l’écriture sont d’autres portes que j’explore avec curiosité.

C’est également un espace d’accueil que j’ai trouvé à travers ces explorations vibrantes. Grande sensible, j’ai longtemps expédié certaines émotions en coulisses :  renvoyé la peur, repoussé la tristesse, enfoui la colère, détesté ma honte. Aujourd’hui, j’apprends à inviter toutes mes couleurs sur le devant de la scène : comme un arc-en-ciel, elles forment une palette plus belle grâce à leurs nuances.

La nature m’inspire profondément. Elle est mon guide et m’enseigne chaque jour : la présence de la lumière dans l’obscurité, la force du vivant avec la graine protégée sous terre qui ose aller dans le monde pour devenir fleur, les feuilles qui acceptent de retourner à la terre pour un nouveau cycle. Elle me rappelle le courage, la fluidité, la beauté et l’impermanence de chaque étape.

Aujourd’hui, j’aime créer des espaces qui invitent autant à l’exploration intérieure qu’à la rencontre collective. Des espaces pour se déposer, respirer, ressentir, rire parfois (ou pleurer !), accueillir ses ombres et ses lumières. Des espaces où la vulnérabilité devient force et où chacun peut trouver, à son rythme, sa propre fl(u)orescence.